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Interview : la SCIC Turbul’lance et le Développement Durable

Forte affluence, période de festivités, publics variés … difficile parfois pour les festivals de sensibiliser les publics aux questions de développement durable ! C’est pourtant la mission que s’est donné la SCIC Turbul’lance, organisatrice du festival Le Jardin du Michel à Bulligny (54) en prenant en compte les aspects environnementaux (limitation des déchets, transports groupés, …), économiques (économie locale, solidaire et durable) et sociaux (équité sociale, bénévolat, actions intergénérationnelles, prise en compte du handicap …). Rencontre avec Dominique Sibilia, administratrice et responsable « développement durable » de la SCIC.

Est-ce que le développement durable a été une préoccupation dès les 1ères années d’existence du Jardin du Michel ? Comment a germé cette idée dans l’équipe du festival ?

Le choix même de la forme juridique de la structure était une réponse à la question : faire le choix d’un développement durable pour l’organisation de nos manifestations, c’est à dire intégrer au mieux les 3 volets, social, environnemental et économique.
Effectivement, quelques administrateurs ont été moteurs dans la prise en compte de cette préoccupation dès la première année d’existence du festival notamment. Ce sont à l’origine des convictions personnelles qui ont ensuite été relayées et expliquées en équipe. Il a plus été question d’informer que de convaincre. Il nous semblait primordial de ne pas se « voiler la face » : déplacer 20 000 personnes engendre de la pollution. La question était ensuite de savoir quel(s) levier(s) nous avions à disposition pour réduire notre empreinte écologique.

Lorsque l’on parle de développement durable, on évoque généralement les aspects environnemental et social. Pourtant, il y a une autre pierre à l’édifice, et pas des moindres : le volet économique. Comment travaille-t-on à une économie durable dans le cadre d’un festival ?

En effet, beaucoup de personnes associent développement durable à écologie. Progressivement, les gens intègrent le volet social. Mais au sens littéral de la notion Développement Durable s’appuie sur 3 piliers : social, environnemental et économique.
Travailler à une économie durable c’est faire en sorte que le projet, tout en respectant des critères sociaux et environnementaux, soit également économiquement viable et qu’il participe au développement économique du territoire.
Il s’agit donc également « d’asseoir » la manifestation pour qu’elle génère des emplois et des retombées économiques directement sur le territoire. C’est faire le choix de salarier des personnes dans le respect du code du travail, ce qui est essentiel à la viabilité de l’entreprise,  et c’est participer à la dynamique économique locale. La SCIC opère un travail « en escargot » c’est à dire qu’elle va aller en priorité au plus local pour choisir fournisseurs, prestataires et personnel. Ensuite, à mesure de nos besoins non satisfaits localement, nous élargissons la recherche. Aujourd’hui, le festival génère plus de 500 000 € de retombées économiques directes sur le territoire et salarie 3 permanents et environ 1.5 etp en intermittence.

Le développement durable semble être aujourd’hui la préoccupation d’un nombre croissant de festivals (le Cabaret Vert s’est rebaptisé Eco-festival Cabaret Vert, les Eurockéennes ont créé le label Eurocks Solidaires, …). Comment peut-on expliquer cela ?

Les organisateurs ont de plus en plus conscience de l’impact de ce genre de manifestation non seulement sur l’environnement mais également sur les rôles primordiaux qu’ils jouent sur un territoire en termes social et économique. C’est penser la culture avec et pour la population, non exclusive, et moteur du développement économique local. Ces festivals ne se posent pas en « simple diffuseur » mais en acteur local, ce qui change effectivement le projet et le rapport de la population et des collectivités à celui-ci.
La Charte de la fédération De Concert! qu’a intégré la SCIC en 2010 met également en lumière les motivations et les préoccupations des organisateurs. De telles démarches sont encourageantes et méritent d’être connues et reconnues.

La SCIC Turbul’lance, ce n’est pas que le Jardin du Michel ! Quelles sont les autres actions à l’année qui rentrent dans le champ du développement durable ?

Afin d’encourager les associations locales à de meilleures pratiques, nous proposons par exemple notre parc de toilettes sèches à la location. Cela permet à d’autres acteurs de pouvoir intégrer cette dimension sans avoir recours à un investissement qu’ils ne peuvent supporter. Nous participons également régulièrement à des conférences ou tables rondes sur ces problématiques en faisant part de notre expérience.
Sur le plan social, nous développons de plus en plus de projets avec des publics qui en sont souvent éloignés. Le chemin est encore long, mais le cap est bon, c’est essentiel. Pas à pas nous tentons chaque année d’améliorer nos pratiques dans tous ces champs d’action.

Dernière question ! Quel est ton éco-conseil fétiche ?

Pour 2013 : « Plus on est, moins je pollue ». Je pense que c’est une devise à intégrer d’urgence. Cela concerne les transports bien sûr, qui génèrent plus de 70% des pollutions générées par le festival notamment.
C’est je crois le plus gros combat à mener : sensibiliser le public afin d’optimiser les moyens de déplacement : train, navettes, co-voiturage, etc… C’est bon pour l’environnement et aussi pour la convivialité !
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Communauté de Communes de Moselle et Madon

Les élus communautaires de Moselle et Madon, ont exprimé leur volonté de construire un projet de développement qui doit contribuer à l’amélioration de la qualité de vie des habitants du territoire en leur offrant des services dans différents domaines et notamment celui de la culture.

Cette politique culturelle ambitionne de réduire les inégalités en facilitant pour tous l’accès à toutes les formes de la culture. Dans cet objectif, la CCMM soutient les associations locales, et les communes du territoire, dans leurs projets de développement culturel.

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